A sample text widget

Etiam pulvinar consectetur dolor sed malesuada. Ut convallis euismod dolor nec pretium. Nunc ut tristique massa.

Nam sodales mi vitae dolor ullamcorper et vulputate enim accumsan. Morbi orci magna, tincidunt vitae molestie nec, molestie at mi. Nulla nulla lorem, suscipit in posuere in, interdum non magna.

Révoltes infructueuses de Tiedo à Gorée, au Siècle des Ténèbres

 

CONCLUSION

Il convient de souligner d’emblée que les catégories militaires africaines ne furent pas les seules à résister au Yovodah, même si elles y étaient les mieux professionnellement préparées. En effet, n’importe quel être humain, exposé à tant de férocité et de sauvagerie, n’a d’autre alternative que de résister ou périr ; voire de périr en résistant. Ainsi, de paisibles paysans africains happés par le funeste engrenage négrier pouvaient déployer d’insoupçonnées capacités de résistance, notamment sous des formes qui n’étaient pas toujours strictement militaires (ex. sabotage du travail, empoisonnement des maîtres, évasion, etc.).

Par ailleurs, un insidieux courant négationniste essaie de faire croire que Gorée n’aurait jamais été un port d’embarquement de captifs nègres ; et que la célèbre « Maison aux esclaves » de cette île serait un subterfuge à touristes africains-américains avides de souvenirs et autres lieux de mémoires artificieux. Or, ces révoltes de Tiedo documentées à Gorée au début du XVIIIè siècle viennent confirmer, s’il en était encore besoin, que les dizaines de forts construits par les négriers européens sur les côtes africaines n’avaient qu’une seule fonction stratégique : contrôler officiellement et gérer directement, en Afrique même, l’économie des razzia négrières ; servir de captiverie principale aux compagnies négrières privilégiées. Ces forts étaient donc indéniablement les premiers QG locaux de la colonisation de l’Afrique par l’Europe.

Par conséquent, ces forts d’antan sont les ancêtres des ambassades occidentales en Afrique d’aujourd’hui, dont il est notoirement connu qu’elles constituent un maillon essentiel de la chaîne des infrastructures impérialistes de déstabilisation militaire, politique, et de pillage économique du Continent-Mère. On comprend mieux pourquoi l’ancien ambassadeur des Etats-Unis en Côte d’Ivoire, Carter III, est revenu sur les lieux de ses exploits criminels comme nouveau numéro 2 du dispositif AFRICOM. De même, pour préparer le volet militaire de la « crise post-électorale » qu’elle fomentait en Côte d’Ivoire, quelques mois auparavant la France nommait comme ambassadeur au Burkina Faso (base-arrière françafricaine de la déstabilisation ivoirienne) l’ancien responsable de la Force Licorne à Abidjan…

Assurément, l’une des causes majeures de la pérennité du système négrier transatlantique consiste dans l’infériorité technique des forces militaires africaines face à l’agression permanente de l’impérialisme esclavagiste européen. En d’autres termes, le Yovodah est d’abord et surtout la conséquence d’une défaite militaire des Nègres face aux Blancs cupides et féroces. La longévité de ce crime contre l’humanité nègre ne peut raisonnablement s’expliquer par une propension génétique des Africains à se vendre eux-mêmes aux autres (Musulmans, Juifs, Chrétiens, etc.) comme marchandises humaines : elle s’explique davantage par la mise en échec quasi systématique de la résistance autochtone au Yovodah ; à cause de l’avantage militaire absolu des esclavagistes européens, mais aussi en raison d’un intarissable vivier de traîtres autochtones à la cause du Peuple Noir.

Ainsi, une conscience historique collective des facteurs endogènes et exogènes de cette hécatombe séculaire est indispensable pour nous en relever ensemble, aussi bien qu’individuellement. Aussi, d’un point de vue stratégique, l’acquisition, by any means necessary, de moyens militaires capables de nous protéger définitivement des agressions étrangères, impérialistes-esclavagistes, est-elle une condition sine qua non pour reprendre la maîtrise effective de notre destin collectif de Peuple Noir.

Or, l’acquisition de ces moyens militaires passe aussi par l’interdiction absolue ou le démantèlement immédiat de toute présence militaire étrangère en Afrique ; ainsi que la mise en œuvre d’un programme industriel panafricain de production autochtone d’équipements militaires ; y compris d’armes nucléaires dissuasives de toute velléité impérialiste. Nous possédons, à profusion, toutes les matières premières permettant de bâtir une hyperpuissante industrie militaire.

Bref, si les « Tiedo sénégambiens » avaient pu fabriquer des armes suffisamment efficaces face aux troupes esclavagistes européennes, ils auraient empêché l’implantation durable du dispositif criminel de forts et comptoirs voués à la pérennisation du Yovodah. En outre, ces histoires de révoltes en Sénégambie viennent démentir les élucubrations négrophobes d’un Pétré-Grenouilleau, lorsqu’il prétend que trop contents de pouvoir se vendre aux Blancs, les Africains ne résistèrent pas, ou si peu, aux razzia et déportations négrières fomentées par ses ancêtres européens esclavagistes.

 

 

KLAH Popo

Juillet 2014



[1] Faidherbe, Le Sénégal – Esclavage, Compagnie privilégiée, Emancipation, Pénétration, éd. Paléo, juillet 2012, Tome 1.

Pages: 1 2 3 4

Leave a Reply

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.