Né à Douala le 27 janvier 1933, Prince Dika Akwa Nya Bonambela est le fils du roi Betote Akwa et le petit-fils du roi Dika Akwa XI, qui fut signataire avec l’Allemagne du traité de protectorat daté du 12 juillet 1884.

Prince Dika Akwa Nya Bonambela
En 1948, il est envoyé en France pour y entreprendre des études supérieures au terme desquelles il sera enseignant-chercheur à la Sorbonne et au CNRS jusqu’en 1974. Ensuite, il poursuit sa carrière universitaire au Cameroun et au Sénégal. Dès sa jeunesse estudiantine, dans les années 1950, Prince Dika Akwa va s’engager dans le combat panafricaniste, qui l’amène à côtoyer le Néo-Destour tunisien, le FLN algérien ; ou encore à militer au Cameroun au sein du Comité politique du Courant d’Union Nationale. Il rencontre également quelques grandes figures panafricanistes de l’époque, notamment Gamal Abdel Nasser, Kwame Nkrumah ou Ahmed Sékou Touré.
En 1957, pétitionnaire à la tribune des Nations-Unis à New York, il réclame l’indépendance et la réunification du Cameroun.
Par ailleurs, le souci d’une connaissance scientifique intime, approfondie, de son propre œcoumène l’incite à fréquenter plusieurs confréries traditionnelles du Cameroun pendant de longues années d’initiation. Il faut dire que son prestigieux rang de Prince lui ouvrait l’accès aux meilleurs institutions et interlocuteurs. En tant qu’enseignant-chercheur, Prince Dika Akwa Nya Bonambela est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages couvrant un champ pluridisciplinaire des « sciences humaines », particulièrement de l’historiographie des sociétés négro-africaines. Son double statut d’universitaire et d’initié confère à son œuvre une originalité et une créativité rares, précieuses, qui culminent dans une innovation épistémologique majeure : la méthode Mulongi de connaissance scientifique afrocentrée de l’histoire des sociétés négro-africaines.
Ainsi, par l’extraordinaire fécondité de ses travaux, Prince Dika Akwa Nya Bonambela renouvelle profondément les modèles sociologiques, en proposant une approche intrinsèque des « problèmes de l’anthropologie et de l’histoire africaines », qui remise définitivement au rencart les élucubrations ethnologisantes de l’africanisme eurocentriste ; cette pseudo-science des colons.
Cette page vise à rendre hommage à l’un des savants panafricanistes les plus créatifs de sa génération, à travers un aperçu de son œuvre qui est un véritable éloge à l’émancipation épistémique des Nègres aliénés par les curricula eurocentristes qui règnent sur l’école et l’université africaines de l’in-Dépendance.
KLAH Popo
Mars 2011