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Révoltes infructueuses de Tiedo à Gorée, au Siècle des Ténèbres

Dans son ouvrage sur le Sénégal[1], Louis Léon César Faidherbe (1818-1889) soutient que « l’immense majorité » des Nègres déportés aux Amériques pendant des siècles consistait en gens du commun. En effet, les catégories militaires combattaient, résistaient quasi-systématiquement lors des razzia négrières, dans les captiveries ou à bord des bateaux négriers ; si bien qu’elles étaient presqu’entièrement massacrées avant le débarquement des captifs africains dans l’univers concentrationnaire outre-atlantique. Quant aux guerriers rescapés des luttes anti-esclavagistes en Afrique, ou en mer, qui débarquaient dans l’enfer américain, « beaucoup d’entre eux allèrent augmenter le nombre de ces nègres marrons qui faisaient le désespoir des colonies. » (p.41) Afin d’étayer son opinion, Faidherbe rapporte les faits ci-après constitutifs de révoltes infructueuses de « nègres du Cayor ». Il dit les avoir tirés du livre daté de 1789 d’un certain M.P.D.P. qui fut « ancien conseiller au conseil souverain du Sénégal, ensuite commandant du fort de Saint-Louis de Gregoy, au royaume de Juda (Ouidah), et enfin gouverneur pour le roi de la ville de Saint-Dié-sur-Loire. » (p.33)

 

Mahaoua détrône Maïssa

Au début du XVIIIè siècle, dans le Cayor, une guerre de succession au titre de Damel opposait deux lignées dysnatiques, dont celle des Gueidj qui régnait au début de la période des faits, en la personne de Maïssa Tend, fils de Latif-Fal-Soucabé. L’autre dynastie parvint à reprendre le pouvoir grâce à une victoire militaire obtenue à Baol par Mahaoua sur Fara-Caba, l’un des généraux de Maïssa Tend, qui commandait aux meilleurs guerriers des Gueidj – des « Tiedo sénégambiens ». Quelques cinq cents (500) membres de cette troupe d’élite vaincue furent faits captifs et envoyés à Gorée pour y être vendus aux négriers européens (p.33) :

« L’usage, dans cette île, est qu’à mesure que l’on traite des captifs, de quelque nation qu’ils soient, on les met au collard deux à deux, en attendant qu’on ait occasion de les embarquer. Ce collard est une chaîne de fer de cinq à six pieds de long. On tient à un bout un collier de fer plat, et qui s’ajuste autour du col. Il se ferme et se goupille de manière que ces captifs ne peuvent l’ouvrir sans outils ; on a grand soin de n’en point laisser à leur disposition. En cet état, libres de leurs bras et de leurs jambes, ils sont conduits au travail par un, deux ou trois maîtres de langue, suivant la quantité qu’ils sont ; on les occupe souvent à casser des roches pour bâtir, à les transporter d’un lieu à un autre, ou à lever des terres, rouler des barriques d’eau, décharger les canots, les chaloupes ; le soir, revenus du travail, après leur repas, on les enferme dans une captiverie, située dans la cour du fort. »

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