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Yovodah

La catégorie « Yovodah » de ce blog est consacrée à la compréhension des déportations négrières transatlantiques comme étant constitutives d’un crime contre l’humanité nègre : proposer des textes d’archives, images, récits et tout matériau historiographique établissant le caractère consubstantiellement criminel des activités négrières trop souvent décrites d’un point de vue obtusément mercantiliste, qui s’épuise ultimement en ratiocinations négationnistes.

Or, un crime est d’abord et surtout un crime ; a fortiori un crime contre l’humanité ne peut pas être exclusivement analysé dans ses aspects économicistes. Cette catégorie « Yovodah » accueille également les réflexions quant aux initiatives concrètes à mettre en oeuvre ou déjà existantes permettant de sauver de l’oubli le plus grand crime contre l’humanité jamais perpétré.

Stèle commémorative du Yovodah à Loango

Stèle commémorative du Yovodah à Loango

En général, l’historiographie de l’histoire africaine considère isolément trois événements structurants de cette histoire ; parfois jusqu’à introduire subrepticement une dichotomie entre ces événements : déportations négrières, colonisation et indépendance.

Or, tous trois participent d’un même cycle long, d’une même conjoncture historique caractérisée par la défaite de l’Afrique face à des puissances exo-africaines, essentiellement européennes. Nous appelons donc Yovodah cette conjoncture historique d’agression puis de domination de l’Afrique par l’Europe ; depuis le XVè siècle jusqu’à nos jours. Comprendre rigoureusement, scientifiquement, ce long cycle d’un demi-millénaire, afin de se doter des moyens idoines pour en sortir ; tel est l’idéal de praxis de l’afrocentricité.

Bwemba Bong : Quand l'Africain était l'or noir de l'Europe

Bwemba Bong : Quand l'Africain était l'or noir de l'Europe

En fait, le concept de Yovodah (tel qu’ici entendu) renvoie stricto sensu à l’événement fondateur de ce cycle long ; à savoir le crime de l’homme Blanc contre l’humanité Nègre en quoi consistèrent les razzia en Afrique, puis la déportation de dizaines de millions d’Africains vers l’Europe, et surtout aux Amériques, où ces captifs africains furent réduits à l’état de « choses mobiliaires ».

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Razzia, déportations, chosification perpétrées pendant des siècles ont produit des conséquences radicales incommensurables, en Afrique et sur les déportés africains, qui surdéterminent jusqu’à nos jours, en tout cas dans une large mesure, les situations politico-socio-économiques des nations négro-africaines de tous  horizons. Ces faits structurent également le regard contemporain de l’Autre sur le Nègre. En d’autres termes, l’événement matriciel des réalités africaines contemporaines consiste dans le Yovodah au sens strict, et a fortiori en tant que conjoncture historique séculaire.

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Dans la perspective afrocentrique, l’absence d’une conscience collective prégnante de cette conjoncture historique et de ses conséquences protéiformes, pluriséculaires, est l’une des causes majeures de l’atonie généralisée des nations nègres. Ce manque crucial empêche une prise d’initiatives collectives efficaces, en vue de changer radicalement le destin commun si misérable des Africains de tous azimuts, notamment sur le Continent-Mère.

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Toutefois, l’histoire de l’Afrique ne se résume pas uniquement à ces cinq cents dernières années caractérisées par sa défaite face aux Blancs. Aussi, les travaux de Cheikh Anta Diop et de Bruce Williams nous entraînent-ils bien en deçà de cette conjoncture du Yovodah, dans les temps matriciels des premières civilisations documentées ; celles de la Vallée du Nil, de Nabta Playa, Kerma, T3 Sti, T3 Km.t, Kush, etc.

En renouant avec l’Egypte nous découvrons, du jour au lendemain, une perspective historique de cinq mille ans qui rend possible l’étude diachronique, sur notre propre sol, de toutes les disciplines scientifiques que nous essayons d’intégrer dans la pensée africaine moderne. [1]

En conséquence, l’une des tâches essentielles de l’afrocentricité consiste à activer une telle conscience historique chez les Africains, en vue de nous reconnecter intellectuellement, spirituellement, à notre propre histoire ; et d’y puiser toute l’énergie individuelle et collective nécessaire pour renaître à nous même, ainsi que face aux autres nations de la Terre.


[1] Cheikh Anta Diop, Civilisation ou barbarie – Anthropologie sans complaisance, éd. Présence Africaine,  1981, p.9