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Révoltes infructueuses de Tiedo à Gorée, au Siècle des Ténèbres

 

Révolte au fort de Gorée

Ainsi, dès la côte africaine, les captifs nègres étaient traités comme des bêtes de somme dans les établissements construits à cet effet par les criminels européens. On comprend alors que d’aucuns parmi ces captifs n’eurent de cesse de tenter de se libérer de l’univers concentrationnaire du fort de Gorée ; à l’instar de ces « Tiedo sénégambiens » qui conçurent une révolte dont le plan est décrit comme suit (pp.34-35) :

« Le soir, en rentrant, le tiers des révoltés devait se jeter brusquement sur le corps de garde qui est à la porte du fort, s’emparer des armes des soldats, posées sur leurs râteliers, tuer les dix ou douze soldats de garde, qui ne s’y seraient point attendus ; pendant laquelle opération un autre tiers des révoltés entrerait dans le fort, s’emparerait du magasin aux fusils, de la salle d’armes, de la poudrière, etc. et pendant cette expédition, le dernier tiers devait se rendre au village et se disperser, pour massacrer tous les blancs […] »

Un plan bien pensé, que n’auraient certainement pas dédaigné les grands stratèges panafricains de la trempe de Louis Delgrès (1766 – 1802) ; ou encore Toussaint Bréda dit Louverture (1743 – 1803)…

Malheureusement, ce projet des Tiedo fut éventé ; ses meneurs arrêtés. Ceux-ci avouèrent sans fioriture leurs ambitieux desseins aux autorités esclavagistes du fort de Gorée, notamment qu’ils avaient bien l’intention de tuer (p.36) : « tous les blancs de l’île, non pas par haine pour eux, mais bien pour qu’ils ne puissent s’opposer à leur fuite et au moyen qui leur était offert d’aller rejoindre leur jeune roi ; qu’ils avaient tous la plus grande honte de n’être pas morts les armes à la main sur le champ de bataille, pour lui ; mais qu’actuellement puisqu’ils avaient manqué leur coup, ils préféraient la mort à la captivité. »

De tels aveux avaient évidemment rempli de frayeur les esclavagistes français, qui imaginèrent de conjurer leurs propres angoisses des révoltes nègres en organisant un macabre rituel négrocidaire, de la pire tradition barbare européenne :

« Pour donner un exemple à tout le pays, il fut décidé que les deux chefs de la révolte seraient mis à mort le lendemain, devant tous les captifs et les gens de l’île assemblés, de la manière suivante : le lendemain, on fit assembler tous les captifs dans la savane. On en fit tourner un rond ovale, ouvert par un bout. Vis-à-vis de cette ouverture, on fit placer deux petites pièces de canon chargées non à boulet, mais de la seule bourre, nommée vallet ; enfin, à l’extrémité de cette ouverture, les deux chefs de la révolte y furent placés, et, tirés par le maître canonnier, et avec la seule bourre de canon, ces malheureux furent jetés morts à quinze pas d’où ils avaient été canonnés. »

Au cours de ce même « Siècle des Ténèbres », le funeste sort réservé à l’illustre Franswa Makandal, brûlé vif sur un bucher le 20 janvier 1758, à l’issue d’une révolte infructueuse à Saint-Domingue, relève indéniablement de cette même tradition européenne séculaire de violences, barbarie, tortures et autres atrocités sans nom.

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