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Perspectives afrocentriques

Ama Mazama, L'imperatif afrocentriqueJusqu’à présent, les événements et décisions politiques ou économiques africains sont surdéterminés par l’expérience de la colonisation de l’Afrique par l’Europe. C’est ce que j’ai appelé le « paradigme colonialistique », dont je pense que les crises actuelles expriment la fin prochaine ; cette fin ouvrant la possibilité d’explorer d’autres perspectives, notamment afrocentriques.

Politique

Une reconfiguration politique de l’Afrique en différentes fédérations nationales : une fédération ouest-africaine, d’Afrique centrale, d’Afrique septentrionale, orientale, australe. Chaque fédération reposant sur deux ou trois Etats-locomotives autour desquels les autres s’agglomèrent progressivement. Un embryon de confédération réunirait les autorités des fédérations, afin de coordonner leurs politiques régionales respectives, et aussi d’initier des politiques transafricaines : en matière financière, énergétique, de télécommunications, transports, pandémies, grands projets de recherche scientifique et de formation académique.

Autant dire que je désapprouve le projet d’Union Africaine tel qu’il se réalise. Car c’est une erreur stratégique que de vouloir rassembler immédiatement, sans étapes intermédiaires, des Etats aussi nombreux, aux préoccupations aussi diverses dans une institution politique aussi gigantesque…

Economie

Prenons par exemple la défunte Air Afrique. La carte de ses destinations préférées montre que cette compagnie aérienne était obnubilée par l’arrimage de l’Afrique aux métropoles coloniales ; malgré le déclin notamment économique de ces dernières et la négrophobie « décomplexée » de leurs principales élites, depuis la fin des « Trente Glorieuses ».

Or, depuis cette époque, soit maintenant trois décennies, les places fortes de l’économie mondiale sont situées en Asie du sud-est (Japon, Taiwan, Corée du sud, Hong Kong). Et les principales locomotives de l’économie-monde sont le Brésil, l’Inde, Singapour, et surtout la Chine.


Pourtant :

– Actuellement, combien y-a-t-il de liaisons aéronautiques et/ou aéroportuaires entre l’Afrique et ces pays ?

– Quel est l’état des courants humains et commerciaux de l’Afrique avec ces contrées asiatiques ?

– Aujourd’hui, est-il plus stratégiquement fondé d’apprendre le Français aux enfants africains, ces adultes de demain, plutôt que le Chinois avec son milliard de locuteurs, ou l’anglais ?


Par ailleurs, on sait que les relations de l’Afrique avec l’Inde et la Chine sont séculaires. Dans certains cas précis, documentés, ces relations sont antérieures à l’asservissement de l’Afrique par l’Europe. L’on pourrait entreprendre une connaissance approfondie de cet aspect de notre histoire par une escouade de  chercheurs afrocentristes dont la mission consisterait à :

–          glaner du côté chinois tout écho (philologique, archéologique, littéraire, linguistique, etc.) de ce passé africano-chinois.

–          ouvrir davantage l’Afrique à l’érudition, arts et lettres chinois

–          traduire en chinois  et diffuser directement les principales œuvres afrocentristes en Chine

–          Décrire la conjoncture actuelle de la Chine et répertorier  les opportunités de relations fructueuses avec l’Afrique. Je pense, entre autres, à un échange positif égalitaire, sous forme de troc, de ressources naturelles africaines contre des produits, services et technologies chinois.


Suivant le même schéma, il serait possible d’engager des échanges avec l’Inde, et plus généralement une série de pays stratégiquement déterminés. Au nombre de ces pays je compterais la Turquie : d’une part, parce que l’Union européenne hésitant à lui ouvrir ses portes ; ce pays pourrait éprouver rapidement un besoin pressant de diversifier ses relations internationales. D’autre part, l’empire ottoman ayant été une des places fortes de l’époque dite « médiévale » renferme probablement d’importants documents et témoignages inédits sur l’histoire africaine de ce temps là. Enfin, l’économie turque est l’une des plus dynamiques de la Méditerranée (beaucoup plus que celle de la France et de l’Italie par exemple). Ainsi, tout produit ou service fabriqué en Turquie coûte bien moins cher que le même fabriqué en Union Européenne, en particulier dans les métropoles coloniales. Il y a donc beaucoup plus à gagner à traiter avec ce type de pays dits « intermédiaires », dont le pouvoir de négociation commerciale et industrielle n’est pas hégémonique.


Culture

Quel est l’état des relations culturelles, a fortiori politiques et économiques, entre les pays africains et ceux de la diaspora négro-africaine ?

Combien sont-ils de jeunes nègres connaissant, même dans ses grandes lignes, l’histoire d’Ayiti ? Voici l’un des symboles les plus cruciaux de notre passé, dont le délabrement et la déchéance illustrent les nôtres…

Quelques touristes africains vont notamment à Cuba. Outre qu’ils pourraient contribuer à  intensifier les flux touristiques intra-africains, ils sont beaucoup plus rares à visiter Ayiti ou le Brésil. Or, ce dernier pays est de loin celui qui abrite la plus grande diaspora nègre au monde ; mieux, après le Nigéria, le Brésil est le pays le plus peuplé de négro-africains. De tout évidence, d’un point de vue historique et culturel, un Africain a beaucoup à apprendre sur soi-même dans des échanges nombreux et fréquents avec la diaspora noire brésilienne, étatsunienne, caribéenne, cubaine, etc. ; plutôt qu’à demeurer spectateur/consommateur des produits de  l’hégémonie culturelle occidentalocentrique.

En fait, les perspectives de l’Afrocentricité sont variées, voire incommensurables, si l’on prend le temps de les considérer attentivement.



Par KLAH Popo

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