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Explorer de nouvelles voies de financement


Comment financer le développement ?

On présente en plusieurs extraits le texte original de l’intervention de madame Gisèle Dutheuil à la conférence-débat organisée le 25 juillet 2009 à Paris, à  l’occasion du lancement en France du Réseau Côte d’Ivoire Diaspora (RECID). Une excellente contribution à la recherche de nouvelles voies en Côte d’Ivoire pour l’exercice d’une souveraineté pleine et entière, en vue d’une stratégie de développement autocentré, endogène. Le texte intégral d’où sont tirés ces extraits est intitulé « Vers une nécessaire rupture avec l’aide internationale. Quelles nouvelles voies de financement du développement pour la Côte d’Ivoire ? »



Explorer de nouvelles voies de financement

a)      Accéder directement aux marchés financiers

Près d’une vingtaine de pays africains disposent désormais d’une notation financière et, à la surprise générale, certains d’entre eux ont des meilleures notations que l’Argentine ou la Turquie. A l’instar du Ghana et du Gabon qui ont respectivement levé 750 millions de dollars et 1 milliard de dollars sur les marchés des capitaux, sans donc avoir recours à la dictature des institutions financières internationales, les pays d’Afrique auraient tout intérêt à utiliser les marchés financiers pour lever les fonds nécessaires à leur développement. Même si les taux demeurent élevés dans la zone franc, les sommes disponibles pourront être utilisés efficacement, en toute liberté, par les pays concernés.


b)      Utiliser les bourses nationales et régionales

Une vingtaine de pays du continent disposent désormais de bourses nationales. Un mécanisme efficace de mobilisation de l’épargne interne et externe à des fins de développement passe par une consolidation de ces espaces boursiers. Il conviendrait de familiariser les entreprises publiques et privées nationales à l’utilisation du système en commençant par se faire coter en bourse pour y mobiliser l’épargne nationale pour leur financement. Parallèlement, une éducation appropriée des populations à l’actionnariat est nécessaire pour une plus grande implication des populations et des entreprises locales dans la mobilisation de l’épargne nationale ainsi que celle des membres de la diaspora, car les émigrés ne manquent pas d’envie de participer efficacement à l’essor de leur terre natale en souscrivant aux actions et obligations émises par ces bourses.


Egalement, pour financer ses besoins d’importation, la Côte d’Ivoire, par le biais de la bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), aurait tout intérêt à faire appel à des emprunts obligataires plutôt que d’avoir recours aux banques commerciales, essentiellement françaises, qui pratiquent des taux usuraires sur ces emprunts à court terme.


c)       Canaliser les transferts de la diaspora vers l’investissement productif

Intégrer les transferts de fonds des migrants dans une stratégie cohérente de développement permettrait de réduire la dépendance extérieure et de faire contribuer davantage les expatriés au développement de leur pays d’origine. L’importance sociale, économique et financière de ces transferts est incontestable. Leur volume dépasse celui de l’Aide Public au Développement. Ainsi, au-delà de la mobilisation de l’épargne par le biais des bourses locales que nous venons de voir, il est nécessaire d’optimiser ces fonds, en commençant par réduire les lourds frais de transfert qui limitent l’impact des envois. D’où la nécessité, pour les gouvernements africains, de prendre des mesures ou d’inciter les initiatives privées visant à réduire ces coûts et de canaliser plus rationnellement ces flux financiers vers des actions de développement.


La Côte d’Ivoire tente de construire un environnement attractif avec la création de la Direction des ivoiriens de l’étranger au sein du Ministère des affaires étrangères. L’instauration de la semaine ivoirienne de la diaspora permet de susciter des créations d’entreprises, des partenariats, des investissements, des transferts de compétences, etc. La Zone franche de la Biotechnologie, des Technologies de l’Information et de la Communication (ZBTIC) de Bassam, dédiée à la diaspora, permettra de mobiliser efficacement les ressources de la diaspora ivoirienne.


La crise financière internationale touchant directement les migrants dans leurs emplois, le volume des transferts est prévu à la baisse, d’où l’importance de multiplier les actions permettant de canaliser et d’optimiser les sommes concernées vers des projets de développement durable permettant enfin à l’Afrique d’apporter de la valeur ajoutée à ses richesses naturelles. A cet effet, la multiplication des banques d’investissement, des bureaux d’études, laboratoires d’idées, devrait être intégrée dans les structures bancaires afin d’orienter les investisseurs vers des projets intéressants et veiller à la bonne utilisation des fonds concernés pour éviter les escroqueries.



d)      Créer une Banque du Sud

A l’instar de l’Amérique latine[1], les pays d’Afrique gagneraient à se doter d’une banque du  Sud dont l’objectif serait de financer des projets d’infrastructures et de développement sur le continent et de réguler le système financier régional tout en restreignant l’influence du FMI et de la Banque Mondiale. Les Sud-Américains ont doté leur banque d’un capital de 7 milliards de dollars et chacun de ses membres fondateurs met 10% de ses réserves internationales à la disposition de la nouvelle banque. Même si aucun modèle n’est parfaitement superposable à un autre, l’exemple sud-américain peut inciter à explorer de nouvelles voies qui auraient pu paraître inaccessibles.




Par Gisèle Dutheuil

25 juillet 2009



[1] Un traité de création de la Banque du Sud a été signé en décembre 2007 entre le Venezuela, le Brtésil, l’Argentine, l’Equateur, la Bolivie, l’Uruguay et le Paraguay.

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