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Aben Ali, le medecin africain qui sauva Charles VII

En 1405, un Toulousain du nom d’Anselme d’Isalguier arrive à GAO. Il y épousera une belle négresse de la haute société locale, Salou Casaïs. Formé à l’Université de Tombouctou, Aben Ali était le médecin personnel de cette jeune dame[1].

Après huit ans de vie commune à GAO, le couple, ses domestiques et son eunuque de médecin vont aller s’établir à Toulouse. Ils y habiteront le château familial du mari, le Castelnau-d’Estrêtefond.

Bientôt, docteur Aben Ali s’impose comme l’un des tous meilleurs médecins de la ville, avec une clientèle prestigieuse de plus en plus nombreuse. Ses techniques thérapeutiques africaines font le bonheur de ses patients, mais déconcertent ses pairs ; dont certains le jalousent, voire le dénigrent : un Nègre, de surcroît musulman, qui dame le pion aux médecins blancs, chez eux, avec un succès insolent, en plein XVème siècle au royaume de France !!!

Ce fut le comble lorsqu’en mars 1420, le dauphin de la couronne de France, Charles VII, en visite à Toulouse, tombe malade gravement. On redoute alors les conséquences politiques désastreuses qu’entraînerait son décès, dans ce contexte extrêmement critique de la guerre de Cent Ans.

Donc, tout ce que Toulouse compte de médecins réputés est envoyé à son chevet ; mais rien n’y fit. En désespoir de cause, on sollicita le docteur Aben Ali : en cinq jours de traitement, il parvint à guérir Charles VII, évitant ainsi l’aggravation de la crise politique qui sévissait en France. Le jeune dauphin de la couronne récompensera personnellement le médecin africain de 1000 écus d’or.

On imagine tout le prestige qu’Aben Ali pouvait attendre d’un tel exploit. Malheureusement, il n’aura pas le temps de le capitaliser, puisqu’il sera assassiné peu après par empoisonnement ; victime de jaloux et racistes.

Un des enseignements importants à tirer de cette histoire réside en ce qu’au XVè siècle, des dispositifs éducationnels endogènes permettaient aux Africains de former, entre autres, des médecins au moins aussi compétents que ceux d’Europe, ou en tout cas de Toulouse, qui était l’une des plus importantes villes européennes de l’époque. En conséquence, la formation universitaire scientifique africaine du temps du docteur Aben Ali était beaucoup plus performante que celle quasiment moribonde d’aujourd’hui, puisque son efficacité pouvait supporter la comparaison avec d’autres infrastructures éducationnelles contemporaines parmi les plus en vue. A partir du XVIè siècle, tandis que se met en place une nouvelle conjoncture historique européenne dite de la Renaissance, l’Afrique sombre progressivement dans un long cycle de d’entropie civilisationnelle, déjà marquée au XVIIIè siècle, mais qui atteint son apogée pendant la période dite de la colonisation, entre 1860 et 1960.

Par KLAH Popo


[1] Cf. Sylvia SERBIN, Reines d’Afrique et héroïnes de la diaspora noire, éd. Sépia, 2004, pp 244-256

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