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L’origine négro-africaine des religions dites révélées

Doumbi FAKOLY,

L’origine négro-africaine des religions dites révélées,

éd. Menaibuc, 2004.origine-doumbi

Ce texte de vulgarisation a les habituels avantages et inconvénients de la vulgarisation. Il mobilise des arguments simples, dans un langage accessible au plus grand nombre, pour présenter des thèses ardues, déjà solidement argumentées par ailleurs. Thèses malheureusement trop méconnues des publics africains et afrodescendants visés par l’auteur.

En effet, la question de l’historicité de Moïse, Jésus, Mahomet et consorts est posée depuis très longtemps. Une littérature séculaire fort documentée existe à ce propos. Aussi la bibliographie de Fakoly (pge. 157) en donne-t-elle un extrait tout à fait significatif. Donc le vrai problème réside dans la confidentialité des critiques scientifiques des textes religieux, judaïques, bibliques, coraniques. Car sur la thèse elle-même, je dois à la vérité de dire que le travail de Fakoly n’innove pas.

Par contre, son message (militant) est d’une actualité cruciale : avant de s’abonner à une religion étrangère (qui nous a été imposée souvent par la violence), il importe beaucoup de savoir de quoi elle est faite, comment elle est née. Et surtout il importe de savoir quelles sont ses propres institutions et pratiques spirituelles ; celles que l’on abandonne ainsi, et d’être conscient de ce que l’on perd ou gagne ; si l’on gagne vraiment à perdre cela. Or, malheureusement, ces préoccupations et réflexions sont complètement absentes de la frénésie spiritualiste qu’on observe chez les Africains et Afrodescendants contemporains. Laquelle frénésie prétend en vain combler cette amnésie spirituelle tellement sclérosante…

Le souci de simplicité expose parfois l’auteur au risque de simplifications faciles, dans une matière aussi complexe et controversée. D’une part Fakoly pointe des « contradictions » et « contrevérités » dans les textes dits révélés. Mais celles-ci s’estompent comme spontanément, une fois retenue l’hypothèse que Moïse serait en réalité Orsarsiph, c’est-à-dire un Kmtw plutôt qu’un Hébreu ; et que l’islam est imprégné de cultures sabéenne et abyssinienne, c’est-à-dire négro-africaines. Si les religions dites révélées ne sont pas négro-africaines, alors il est difficile de dire qu’elles ont une « origine » négro-africaine. Sauf si on entend par là qu’elles compilent diverses sources anciennes, dont certaines sont négro-africaines. Pour autant, ce léger glissement est plus perceptible dans le titre que dans le texte, où l’auteur s’attache à montrer que lesdites religions sont un plagiat d’institutions et pratiques spirituelles négro-africaines.

Et c’est là où le travail de Fakoly m’a le plus intéressé, à savoir dans l’originalité de sa synthèse de l’expérience religieuse négro-africaine. En cela l’auteur montre combien d’aucuns tiennent tant l’ombre pour la proie, perdent leur spiritualité pour en gagner des ersatz :

« Après chaque existence terrestre et l’évaluation immédiate par le tribunal divin des progrès accomplis, la défunte ou le défunt rejoint la sphère fluidique qui correspond à son degré d’évolution spirituelle et morale. La patience et l’effort soutenus aidant au fil de ses différentes réincarnations, la défunte ou le défunt gravira, un à un, les 7 paliers qui mènent aux Hauteurs Infinies, après l’ouverture, une à une, de chacune des trois portes qui ferment chacun des 7 paliers. Mais seules âmes perfectibles peuvent s’accorder cette chance de retourner à nouveau à Dieu et de se fondre en lui. Les cœurs lestés par le poids de trop nombreux et lourds péchés ne franchiront même pas la première porte du premier palier. La sanction de la seconde mort retire toute identité individuelle à leurs porteurs. S’étant elle-même métamorphosée en larve, l’âme de ces esprits malfaisants rejoint et se confond avec les mauvais fluides du bas astral pour former un magma où les initiés dévoyés puisent l’énergie négative nécessaire à l’accomplissement de leurs actions criminelles. […] Bien entendu, la description et le déroulement du Tribunal divin tout comme la représentation et le fonctionnement des lieux des châtiments entrent essentiellement dans le cadre de l’enseignement exotérique dont le but, invariablement le même, est simplement de faire comprendre aux profanes des vérités qui dépassent leur entendement. Tant il est vrai qu’une fois débarrassée de son enveloppe charnelle, l’âme, qui est la véritable essence de l’être humain, reprend pleinement et entièrement sa nature fluidique. Elle n’éprouve alors aucun besoin physique ; n’ayant plus de sexe, l’amour charnel lui est inconnu ; n’ayant plus ni bouche ni ventre, ni corps, elle ne peut avoir ni soif, ni faim, ni froid, ni chaud. Elle ne peut se délecter d’aucun plaisir si paradisiaque soit celui-ci, ni souffrir des brûlures d’aucun feu si infernal que puisse être celui-là. Les fondateurs du judaïsme, du christianisme et de l’islam se trompent lourdement en faisant de « l’enfer » et du « paradis » symboliques imaginés par le Négro-africain, pour instruire, une réalité palpable. L’incompréhension qu’ils ont de ce point d’enseignement est patente. Cependant, si l’âme n’éprouve aucun besoin physiologique, elle continue, néanmoins, d’éprouver des sentiments aussi longtemps qu’elle sera en quête de sa fusion avec Dieu. Voilà pourquoi elle aspire à s’élever au niveau de celles qui sont dans les sphères supérieures à la sienne ; voilà pourquoi les ancêtres continuent de veiller sur nous et attendent de nous la réciprocité afin de préparer leur retour. » pp47-49.

Par Ogotemmêli

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